From the Blog

Photographier le brame du cerf

Chaque année, à partir de début septembre, l’effervescence est à son comble pour les photographes animaliers. Et pour cause, les cerfs brament, afin de s’accoupler. Photographier le roi de la forêt procure de magnifiques émotions.

Le cerf est un animal discret et farouche, durant l’année, il est difficile à observer et à photographier. La période du brâme rend les cerfs moins farouches, ceux-ci étant en rut, ils sont plus à l’affût de biches et de rivaux que d’un observateur (qui a dit voyeur 🙂 ??? ).

Avec de bonnes connaissances de l’animal et du terrain, il est possible de le photographier durant toute l’année. La période du velours, qui débute à la repousse des bois (les cerfs les perdent à la fin de l’hiver, les plus jeunes au début du printemps) et se termine vers le mois de juillet, est impressionnante.

Moeurs du plus grand cervidé de nos forêts européennes

Le cerf est devenu un animal forestier avec la pression de l’homme, pourtant sa morphologie fait plus penser à un animal de milieu ouvert. Actuellement, en Belgique, on le trouve dans les grands massifs forestiers du sud du sillon sambre et meuse.

Les biches se regroupent en harde, avec les jeunes de l’année et de l’année précédente. Les mâles sont plutôt solitaire. Durant le rut, les mâles brament pour attirer les femelles et affirmer leur puissance auprès des autres cerfs. Ils emettent de puissantes vocalises!

Après 8 mois de gestation, la femelle met bas un faon, qui ne la quittera pas. Elle cache son faon dans les hautes herbes, juste pour aller brouter.

Comment le photographier?

En Belgique, il n’est évident de la photographier, les domaines sont souvent privés et gardés. Si vous ne connaissez pas d’endroits, il vaut mieux faire vos armes avec des cerfs d’ancienne chasses royales. On peut photographier de très beaux cerfs dans de bonnes conditions à Hoge Veluwe (Pays-Bas), Chambord (France) ou à Dyrehaven (Danemark).

Si vous connaissez un bon endroit, voici quelques conseils:

Lors du brame, je préfère la flexibilité de la billebaude (promenade) que de l’affut. Lorsque j’arrive sur le terrain, je m’équipe du tenue sombre avec des vetements qui trainent souvent dans les bois pour masquer l’odeur humaine. Je porte l’appareil photo et le téléobjectif 400mm (500mm pour les photos de l’année dernière) sur un trépied recouvert d’un filet de camouflage.

Connaissant les places de brame, je me rends en direction de l’une d’elle (suivant l’humeur du jour) en écoutant si un cerf brame dans les parages. Lorsque l’animal est repéré, je me rends dans sa direction en évitant le vent dans le dos (l’odorat du cerf étant bien plus développé, il me reperait bien plus vite que moi). Ensuite, je me poste à l’affût sous mon filet de camouflage à proximité d’un point de passage (sentier, chemin, prairie, zone dégagée,…). J’en profite pour règler l’appareil (ouverture, isos, vitesse) et effectue des tests de cadrage. Parfois, il faut patienter longtemps, d’autre fois le cerf est sorti avant d’être installé, ce sont les aléas de la nature 🙂

Voici 2 photos d’un cerf qui bramait dans le couvert forestier sur ma droite, un autre cerf se trouvait sur la gauche. Il y avait de fortes chances qu’un des 2 se décident à traverser ce layon forestier pour défier l’autre.

Parfois, avec un peu de chance, il est possibe d’assister à un combat. Ce moment est vraiment impressionnant, le claquement de leurs bois résonent encore dans ma tête lorsque je revois ces photos. C’était un matin comme un autre, après avoir entendu un cerf bramer, je décide de me mettre à l’affut au sommet d’une descente assez dégagée. A peine installé, j’ai entendu un autre cerf bramer tout près de moi, voilà qui s’annonce de bonne augure! Après une bonne demie heure de joutes vocales, les 2 rivaux s’affrontent. Un moment fort en adrénaline, aussi bien pour eux que pour moi!

 Comme on dit chez nous, ca envoie du bois!

Enfin, le gagnant savoure sa victoire en lancant un dernier brame à son adversaire du jour

En forêt, les zones dégagées sont à privilégier, se mettre à l’affût en lisière a de fortes chances de réussite. Pour cela, la règle est toujours la même, se mettre face au vent pour éviter que les animaux vous repèrent. Une petite poire muni de talc ou farine vous indiquera la direction du vent.

Voici un vieux cerf, fréquentant régulièrement cette prairie en bordure de foret.

Voilà mon expérience de terrain durant le brame. Il est important de prendre toutes les précautions nécessaires avant de tenter de photographier le roi de la forêt. Tout dérangement est à proscrire, ce n’est pas pour rien que beaucoup de massifs forestiers ont un accès très réglementés à cette période. Les gardes forestiers sont encore plus vigileants que d’habitude… 🙂

Quelques photos

 

22 comments

  1. Killim - 23 octobre, 2012 7:13

    De très jolies photos, vraiment superbe !

    Répondre
  2. COUROUBLE Francis - 23 octobre, 2012 9:25

    Document fort bien fait : riche en informations et doté de superbes photos.
    Bravo et merci Thomas.

    Francis.

    Répondre
  3. Thomas Meunier - 23 octobre, 2012 9:30

    Merci à vous 2…

    Avec plaisir!

    Thomas

    Répondre
  4. chevrel - 2 novembre, 2012 11:07

    DU BON ET BEAU BOULOT ……….

    félicitation .

    Philippe.

    Répondre
    • Thomas Meunier - 3 novembre, 2012 8:12

      Merci Philippe..

      Répondre
  5. matsan89 - 4 novembre, 2012 11:40

    Bonjour,
    tuto super intéressant sur un sujet passionnant.
    Chez moi cette année j’ai surtout entendu le brame durant la nuit. C’était ma première expérience à la recherche de ce magnifique animal. L’année prochaine j’aurai déjà quelques pistes pour mes recherches.
    Concernant la forme du blog, moi j’utilise le pluging WP Lightbox 2 qui permet d’afficher les photos de manière plus sympa (enfin je trouve).

    Mathieu

    Répondre
    • Thomas Meunier - 6 novembre, 2012 9:57

      Salut Mathieu,

      Merci pour ton avis.
      Suivant les massifs forestiers, les cerfs ne brament pas à la même période, certaines zones sont plus « dérangées » et les cerfs préferent bramer durant la nuit.
      Si, c’est le cas, il faut reperer une prairie ou zone dégagée ou ils brament et s’y rendre +- 2h avant le coucher de soleil pour se mettre à l’affût.

      Bonne chance pour l’année prochaine!

      Concernant le plugin, tous les gouts et les couleurs sont dans la nature 😉

      Répondre
  6. daronne bruno - 6 novembre, 2012 8:46

    Bonjour, beau reportage, pour ma part j’utilise un 7d couple 70/200 2.8 non is, a l’affut.

    Répondre
    • Thomas Meunier - 6 novembre, 2012 9:59

      Bonjour Bruno,

      Un zoom permet certaines photos que l’on ne peut faire avec un fixe…
      Je trouve extra le nouveau Sigma 120-300 f/2.8! Peut être un futur achat..

      Répondre
  7. Maxime B - 3 décembre, 2012 11:32

    Bonjour. Très belles photos.
    J’aimerais savoir qu’elle sont les règlementations en période de brame et en période « normale ». Vous devez demander des autorisations aux autorités? Je suppose qu’il y a des risques d’amendes si on se fait pincer hors de sentiers?
    Merci.

    Répondre
    • Thomas Meunier - 5 décembre, 2012 11:19

      Merci Maxime,

      Pour les règlementations, cela varie d’une région à l’autre.
      Pour les forêts privées, il faut l’accord du proprio et souvent le consentement du garde chasse.
      Pour les forêts domaniales, il ne faut pas y aller en période de chasse et rester sur les sentiers.

      Bonne journée

      Répondre
      • Maxime B - 5 décembre, 2012 5:55

        Merci.
        Difficile cependant de faire des photos comme celles-ci en restant sur les sentiers… ^^

        Répondre
  8. Yves - 22 mai, 2013 6:20

    Hello Thomas,
    Bravo pour ton ton travail. J’admire les photos, elles dégagent vraiment bien la force du plus grand mammifère de nos contrées.
    Mais ce que j’admire le plus c’est ta volonté de faire comprendre qu’une mission réussie est une mission où les animaux ne sont pas déranger et poursuivent leurs vies en toutes quiétudes. Bravo. 😉

    Répondre
    • Thomas Meunier - 22 mai, 2013 10:24

      Bonjour Yves,

      Merci beaucoup pour ce message, ça me touche!

      Thomas

      Répondre
  9. pierre - 22 septembre, 2013 5:53

    bravo pour ces belles images et les commentaires…je pars 3 jours dans les Vosges pour essayer de shooter des cerfs cette semaine…je me servirai de tes conseils…

    Répondre
    • Thomas Meunier - 26 septembre, 2013 10:04

      Merci Pierre,

      Bon amusement dans les Vosges, c’est une superbe région!!

      Répondre
  10. godtler philippe - 4 mai, 2014 6:00

    très jolies photos et quel piqué il doit y avoir une montée d’adrénaline quand on voit ça

    je reve de faire un stage photo
    encore bravo

    Répondre
    • Thomas Meunier - 5 mai, 2014 9:37

      Bonjour Philippe,

      Merci beaucoup!
      C’et avec plaisir pour un stage photo.
      Je vous envoie un mail ce matin.

      Thomas

      Répondre
  11. Nadine - 13 septembre, 2015 11:29

    Bonjour,

    Merci pour ces superbes photos et de vos conseils
    Bonne journée
    Nadine Blouin

    Répondre
  12. Olivier - 23 janvier, 2017 3:02

    Bonjour j’ai de la famille à Gouvy , et j’aimerais savoir si quelqu’un à déjà vu des cerfs de ce côté ? Habitant le Hainaut, difficile de faire des repérages toutes les semaines !
    Merci

    Répondre
    • Thomas Meunier - 27 janvier, 2017 5:31

      Bonjour Olivier,

      Je ne connais pas bien ce coin mais oui il y a certainement du cerf 😉

      Bonnes recherches!

      Répondre
  13. annie Thomas - 5 mars, 2017 6:13

    Bonjour,
    je suis photographe amateur et connaît surtout les chevreuils que je tente souvent de voir dans la forêt mais par chez nous pas de cerfs .
    Serait il possible de faire un stage photos en votre compagnie pour apprendre quelques trucs pour faciliter l’approche et si possible voir des cerfs?
    Annie Thomas

    Répondre

Reply to Thomas Meunier

Cancel reply